Semences maïs Rebond des ventes, surtout en grain

«Après une légère reprise en 2019, les ventes de semences de maïs ont à nouveau augmenté en 2020, en particulier en grain », constate Laurent Loncle, d’Advanta. « Les surfaces de colza ont baissé et il a beaucoup plu au moment d’implanter les céréales d’hiver, deux éléments dont le maïs grain a bénéficié », explique Erwan Bougouin, de Mas Seeds. « Le maïs grain progresse un peu partout mais la hausse est plus marquée en Champagne, Bassin parisien, Pays de Loire et Bretagne, et dans les groupes G0, G1 et G2 », précise Carol Humeau, de LG. « Il faut dire qu’entre 2010 et 2018, le maïs grain avait perdu 600 000 à 700 000 doses en France », note Jean-Philippe Cochet, de KWS. « On a eu aussi en 2020 un peu de ressemis de maïs liés à des dégâts de mouches et de corbeaux », remarque Jean-Philippe Courreau, de Saatbau.

Baisse probable en 2021

Quant à l’évolution de la sole en 2021, les avis sont partagés. « Le maïs grain devrait rester stable, le fourrage devrait encore augmenter », estime Christian Maignan, de Jouffray-Drillaud, alors que pour Mickaël Bourcier, de Syngenta, « le grain devrait baisser et le maïs fourrage rester stable ». « Le marché pourrait s’éroder un peu en grain, notamment en sec, mais les prévisions sont difficiles », reconnaît Samuel Dubois, de RAGT. « Nous allons probablement avoir un correctif du marché à la baisse pour le grain, tout en restant sur des surfaces plus élevées qu’en 2019 », pense Sébastien Moureau, de Pioneer. Même pronostic de la part d’Erwan Bougouin : « Le maïs grain ne devrait reculer que d’environ 4 %, car il va bénéficier de la baisse d’autres cultures comme la betterave, les orges, le colza, le lin… » « On peut imaginer qu’en fourrage, les éleveurs vont avoir besoin de reconstituer un peu de stock », avance Jean-Marie Lézé, de Bayer. « Les rendements n’ont pas été très bons mais le colza a encore perdu des surfaces, autour de 950 000 ha cette année, contre 1,1 Mha en 2019-2020 », juge Jean-Luc Fitamant, d’Euralis semences (Lidea). « Quant aux surfaces de céréales d’hiver, tout dépendra des conditions météorologiques de l’automne », reconnaît Fabrice Chevallier, de Semences de France. « Le bio progresse aussi », ajoute Erwan Bougouin. Il représenterait autour de 5 % de la sole mais se développe très vite. La nouvelle approche de la culture du maïs grain en sec avec des hybrides précoces fait des adeptes. « Malgré des conditions difficiles cette année, elle permet au maïs d’atteindre la floraison avant les pics de chaleur et d’être récoltés avec peu de frais de séchage, et procure une marge correcte », note Sébastien Moureau.

En ce qui concerne les ventes de semences, Corteva-Pioneer est toujours n° 1 en France, avec un peu plus de 19 % de part de marché, devant Bayer-Dekalb, 16 %, et LG semences, 12,5 %. Arrivent ensuite KWS, 9 %, RAGT, 8,2 %, Euralis semences avec France Canada semences, à 7,5 %, Advanta, 7 %, Semences de France, 7 %, et Caussade semences devant Mas Seeds, 4 % et Syngenta, 3 %, puis Jouffray-Drillaud, 1 %, Saatbau, 0,9 %, Energy Seeds et Fito semences. À noter l’arrivée d’un nouvel intervenant, Farmsaat. Côté génétique, Limagrain (LG et Advanta) reste en tête en France, avec 19,5 % de part de marché, au coude à coude avec Pioneer, devant le groupe KWS (KWS et Semences de France), à 16,6 %, et Bayer. Quant à la disponibilité en semences, si quelques tensions étaient apparues en 2020 en France, les semenciers semblent plus sereins pour 2021. La FNPSMS alerte cependant sur la disponibilité à l’échelle européenne : « Malgré une hausse de 16 % des surfaces, les maïs semences ont été impactés par les à-coups climatiques. Porté par une demande soutenue, l’approvisionnement pourrait être tendu. »

Blandine Cailliez